« C’est l’œuvre d’un géant, une merveille qui défie le temps », écrivait Jean-Paul Sartre à propos du Pont du Gard.
Ce colosse de pierre, édifié au 1e siècle de notre ère, a traversé les siècles, défiant les époques et les intempéries. Symbole éloquent de la grandeur de la civilisation romaine, il continue de fasciner et d’inspirer.
Il s’impose comme un témoin vivant de l’histoire, un site naturel d’exception et un lieu de culture vibrant, où chaque visite devient une aventure. Partez à sa découverte !
Un aqueduc avant d’être un pont
Le Pont du Gard n’était à l’origine pas un pont destiné à enjamber le Gardon, mais un aqueduc monumental. Il fut construit dans la première moitié du 1e siècle de notre ère, sous l’Empire romain, sur l’ordre de l’empereur Néron.
Il servait à acheminer l’eau depuis la source d’Eure, située près d’Uzès et alimentée par l’Alzon et les eaux de ruissellement du mont Bouquet, jusqu’à la cité de Nemausus, actuelle Nîmes. En effet, la ville, l’une des plus puissantes de la Gaule romaine, avait des besoins en eau importants. La « fontaine » qui l’alimentait (source pérenne au pied du Mont Cavalier) n’étant pas suffisante, la construction d’un aqueduc fut décidée.
Pendant 5 siècles, l’ouvrage approvisionna en eau les habitants, mais aussi les thermes, les fontaines et les jardins1. Ce n’est qu’au Moyen-Âge que sa fonction première fut détournée et qu’il devint un pont routier. Il fut petit à petit aménagé pour faciliter et sécuriser le passage des charrettes.
Au 16e siècle, les États du Languedoc ordonnèrent la construction d’un pont routier accolé à l’édifice, pour le préserver des détériorations liées au trafic. Enfin, au 19e siècle, il subit plusieurs vagues de restauration, notamment dans le cadre de son classement au titre des Monuments historiques (1840).
Outre sa fonction d’aqueduc puis de voie de passage, le Pont du Gard impressionne par ses dimensions spectaculaires et son architecture ingénieuse :
construction en un temps record – seulement 5 années de chantier ;
48,77 m de hauteur, ce qui en fait le pont-aqueduc romain le plus haut du monde ;
le pont est la partie monumentale d’un aqueduc long de plus de 50 km ;
50 000 tonnes de blocs de calcaire tendre, extraits pour la plupart des carrières voisines de Vers-Pont-du-Gard ;
52 arches réparties sur trois niveaux (64 à l’origine) ;
un débit moyen estimé à 40 000 m3 par jour, à l’époque romaine ;
une construction d’une robustesse exceptionnelle, témoin du génie technique des bâtisseurs romains, qui en font l’un des édifices romains les mieux conservés au monde.
Autant dire que pour un ouvrage vieux de deux millénaires, le Pont du Gard affiche des chiffres qui feraient rougir bien des architectes contemporains !
Un monument protégé et célébré
Depuis 1985, le Pont du Gard est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais il peut se targuer d’autres distinctions tout aussi notables.
Tout d’abord, il est labellisé Grand site de France – tout comme les Gorges du Gardon, qu’il enjambe fièrement. Ce label garantit que ce site d’exception est préservé, que son accès s’effectue exclusivement par des modes de déplacements doux (pour éviter toute dégradation, notamment de la nature environnante), et que l’accueil du public reste maîtrisé, loin de toute logique de tourisme de masse. En d’autres termes : la labellisation Grand Site de France a permis l’instauration de bonnes pratiques sur le site, pour un tourisme durable et respectueux.
Le monument a également bénéficié de nombreuses restaurations et d’un réaménagement complet de ses abords. Ainsi, en l’an 2000, grâce au soutien de l’UNESCO, des collectivités locales, de l’Union Européenne et de l’État français, plusieurs mesures d’envergure ont été mises en œuvre :
la piétonisation du site, alors menacé par l’afflux de touristes ;
la création d’un musée, fait de deux bâtiments imbriqués dans la roche, invisibles depuis l’aqueduc ;
la restauration du cadre naturel environnant ;
la limitation de l’accès au sommet du pont, pour en assurer la préservation.
Enfin, et à une échelle plus locale (mais avec une portée nationale, voire internationale !), le territoire Nîmes – Pont du Gard – Uzès a obtenu le label Grand Site d’Occitanie. Un site patrimonial, culturel, historique et paysager à part entière, reconnu comme une richesse régionale à promouvoir et à protéger.
Le Pont du Gard n’est donc pas qu’un édifice figé dans le temps, mais bel et bien un monument vivant, au cœur d’un paysage et d’un territoire qui le font vibrer au présent.
Les activités au pied du colosse sont nombreuses et intimement liées à son écrin naturel unique : les Gorges du Gardon.
Ainsi, les abords du Pont du Gard offrent de multiples opportunités d’exploration :
de la randonnée, grâce à des sentiers reconnus comme le GR6 et le GR63 ;
des activités nautiques, comme le kayak, le canoë, le canyoning, ou la simple baignade ;
des circuits à vélo, tels que la voie verte du Pont du Gard ou la boucle cyclo-découverte de l’Uzège ;
des expériences plus sportives : l’escalade, la spéléologie (grotte de la Salamandre et grotte d’Arva-Claire à Méjannes-le-Clap), la via ferrata (comme celle de Collias) et même le parapente ;
pour les enfants, de l’accrobranche ou de la rando-trottinette.
Au pied du Pont du Gard, la nature reprend ses droits et invite chacun à l’explorer, à sa façon !
Le Pont du Gard propose une riche offre culturelle, tout au long de l’année, en grande partie portée par l’équipe du musée.
Ainsi, le musée du Pont du Gard propose un parcours muséographique ludique et interactif, adapté à tous les âges, retraçant l’épopée de l’aqueduc romain. Les enfants y trouvent aussi leur compte grâce à l’Espace Ludo, dédié aux 5-12 ans, qui propose des activités pédagogiques autour de l’Antiquité, de l’eau et de la nature. Quant à l’Espace Ciné, il projette chaque jour film dévoilant les secrets du monument…
En outre, tout au long de l’année, le site accueille une programmation riche, entre patrimoine vivant, spectacles en plein air et moments conviviaux :
des archéo-balades, visites guidées des différents vestiges romains de la région ;
des festivals, comme Pâques au Pont (festival des arts de la rue à la campagne) ;
des spectacles, à l’instar des Fééries du Pont ou des Merveilles du Vivant (spectacles son et lumière se tenant l’été), des pièces de théâtre (les ATP d’Uzès) ou des concerts (les soirées Candlelight) ;
des expositions et résidences artistiques ;
des ateliers créatifs et des animations pour les enfants, pendant les vacances scolaires ;
des soirées spéciales, comme Les Vignerons sur le Pont (soirée découverte et dégustation du syndicat des vins IGP Coteaux Pont du Gard) ou Le Bal de Tango Argentin (soirée de danse dans le cadre du Festival International de Tango Argentin de Nîmes)…
Le Pont du Gard sait accueillir tout un chacun. Il n’est pas nécessaire d’être un mordu d’histoire pour apprécier sa proximité. Sa beauté et sa majesté se suffisent à elles-mêmes, tandis que la nature, la détente et la culture s’y côtoient en toute authenticité.
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